Tourne, tourne, tourne!

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Il y a un moment pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel. (Ecclésiaste 3, 1)

Entre le XVIème et le XXIème siècle, l’horloge du temps à réaliser un nombre incalculable de révolutions. La sculpture réalisée par Jean-Pierre Gerber (image ci-dessus) pour l’inauguration du site restauré du pont des anabaptistes[1] en 2011, illustre le moulin du temps qui tourne, tourne, tourne… sur lui-même !

« Ce qui a été, c’est ce qui sera, ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera : rien de nouveau sous le soleil ! »[2] dit encore l’Ecclésiaste. De prime abord, son discours peut paraître un brin désespéré. Mais il n’en est rien. Certes, la roue tourne et on n’y peut rien. Les évènements se succèdent les uns aux autres et semblent se répéter. « Il y a une saison pour toute chose » chantaient The Byrds en 1965[3]. La dernière strophe se termine avec ces mots : « Je te promets qu’il n’est pas trop tard. »

Car même si le temps nous échappe, il n’est jamais trop tard pour agir et faire le bien. Le sage admet son incompétence à connaître d’avance. Il constate les limites de sa connaissance. Sa sagesse consiste donc à rester ouvert aux autres, à la vie et à ses surprises. Il va de l’avant, lance son pain à la surface des eaux, donne une part aux autres, sème sa semence sans relâche[4] en se laissant instruire par les évènements.

Prenons le soin de laisser Dieu nous enseigner au travers des difficultés du temps présent. Elles sont une invitation à rechercher la sagesse plutôt que l’arrogance, l’action plutôt que l’apathie, la mobilisation plutôt que l’abattement.


[1] Le lieu-dit Pont des Anabaptistes est situé dans le Jura bernois, dans le massif du Chasseral, sur les hauteurs de Corgémont.

[2] Ecclésiaste 1, 9

[3] Turn ! Turn ! Turn ! Chanson composée par Pete Seeger inspirée du chapitre 3 de l’Ecclésiaste.

[4] Ecclésiaste 11, 1-6

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