Ce qui ne se voit pas…
Aussi nous regardons, non pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; car ce qui se voit est éphémère, mais ce qui ne se voit pas est éternel. (2 Corinthiens 4, 18)
L’arbre est tombé. Lui qui a vu tellement de gens passer ou s’abriter sous ses branches. « Une vie d’arbre à coucher dehors », chantait Cabrel[1]. Il était visiblement costaud, robuste, dressé là depuis si longtemps… Mais « l’arbre est tombé pour de bon ! »
« C’est l’arbre qui cache la forêt. » Cette expression bien connue indique le manque d’objectivité de la personne qui se fixe sur un détail au lieu de voir l’ensemble. À trop fixer son regard sur l’éphémère, il se peut qu’on manque l’éternel qui ne se voit pas.
Car au-delà de l’arbre tombé, une vision d’éternité s’offre à notre regard. Voir plus loin, voir au-delà du visible, tel est l’appel de l’apôtre. Car si l’homme physique dépérit, l’homme spirituel « se renouvelle de jour en jour »[2].
L’être humain porte en lui un trésor. La présence de Celui qui dit : « Du sein des ténèbres brillera la lumière ». Et cette lumière « a brillé dans notre cœur, pour que resplendisse la connaissance de la gloire de Dieu sur le visage du Christ. »[3]
Porter son attention sur ce qui demeure et qui ne se voit pas, c’est aimer pratiquement à l’image du Christ. Car « l’amour ne disparaît jamais. »[4]
[1] Chanson de Francis Cabrel, « L’arbre va tomber »
[2] 2 Corinthiens 4, 16
[3] 2 Corinthiens 4, 6
[4] 1 Corinthiens 13, 8