Folie ou Sagesse ?

Pareille à un navire marchand, elle rapporte ses provisions de loin. (Proverbes 31, 14)

Si les échanges commerciaux avec le transport des marchandises que cela engendre sont devenus un défi et une question majeure aujourd’hui, il faut se souvenir que la marine marchande existe depuis l’Antiquité. Pourtant, ce qui était signe de prospérité et de progrès en d’autres temps s’apparente plus actuellement à une folie des grandeurs ! La surconsommation et le tout jetable polluent et détruisent la vie sur terre davantage qu’ils ne procurent de bien-être.

La citation des Proverbes ci-dessus fait partie du passage qui termine ce livre biblique. L’auteur, le roi Salomon, y trace le portrait de la femme de valeur. Celui-ci fait écho avec le prologue dont l’énoncé fondamental est le suivant : « le début de la sagesse, c’est la crainte du Seigneur. »[1] Le personnage féminin de la conclusion illustre la Sagesse, semblable à une épouse admirable et inestimable dont le nom est crainte du Seigneur. En travaillant de ses propres mains et en pourvoyant au bien-être de sa maison avec compétence, en ouvrant ses mains pour le pauvre, elle met en œuvre la Sagesse divine.

Peut-être que la crainte du Seigneur est ce qui manque le plus actuellement. Rien à voir avec une quelconque peur ou l’inquiétude qu’on peut avoir face aux réactions d’un être imprévisible. La crainte de Dieu est une connaissance intime qui se fonde sur l’expérience de la prééminence d’un Autre, Origine de la vie et Pourvoyeur de celle-ci.

En perdant de vue que la vie sur terre ne dépend pas de la somme de nos connaissances, ni de l’accumulation de biens, de la maximisation du profit et de la croissance, l’humanité a cédé à la folie. À nous de ne pas être dupe en nous laissant séduire par le charme et la beauté éphémère des marchands de rêve et de dame publicité.

Folie ou Sagesse ? Et si nous recommencions par le début, c’est-à-dire la crainte du Seigneur ?

[1] Proverbes 9, 10