De la tristesse à la joie

Ainsi, vous, maintenant, vous éprouvez de la tristesse ; mais je vous reverrai : votre cœur se réjouira, et personne ne vous enlèvera votre joie. (Jean 16, 22)

L’Évangile, la bonne nouvelle de Jésus, le Christ, n’est pas une histoire « à l’eau de rose » ni une pièce de théâtre où « tout est bien qui finit bien ». Et pourtant, le chemin que Jésus propose conduit à une joie imprenable.

« La joie de Dieu est passée par le dénuement de la crèche et la détresse de la croix : c’est pourquoi elle est invincible, irrésistible. Elle ne nie pas la détresse là où elle se trouve, mais au sein de cette détresse, en elle, elle trouve Dieu (…). C’est de cette joie victorieuse qu’il est question. A elle seule on peut se fier, elle seule aide et guérit. »[1]

La tristesse changée en joie parfaite est l’itinéraire que Jésus a vécu et la voie qu’il a ouverte à tous ceux qui croient. La révélation d’une joie qui transcende la souffrance est de l’ordre de la promesse. Car le « maintenant » de la tristesse n’est pas effacé, ni ignoré. Mais il devient passage. Car la destination est la joie complète. Elle est inscrite au plus profond de l’être. De la présence à l’absence, de la tristesse à la joie, de la séparation à la relation retrouvée, nous sommes destinés à la joie des retrouvailles.

« Je vous reverrai » disait Jésus. Et encore : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens à vous. Encore un peu, et le monde ne me verra plus ; vous, vous me verrez vivant et vous vivrez vous aussi. »[2]

Vivre en plénitude et accéder à la joie n’est pas un rêve ni un plaisir éphémère. Il s’agit d’une rencontre avec le Vivant, une relation à nouveau possible avec les vivants. « Béni soit le lien qui nous unit en Christ, le saint amour, l’amour divin que verse en nous l’Esprit ! »[3]

[1] Dietrich Bonhoeffer, Si je n’ai pas l’amour. Labor et Fides, 1972

[2] Jean 14, 18-19

[3] Recueil des « Ailes de la Foi », no 166. Texte d’Edmond Louis Budry.