Des gens de passage…
« Ils ont ouvertement reconnu qu'ils étaient des étrangers et des gens de passage sur la terre. » (Hébreux 11, 13b)
La coquille Saint-Jacques est un symbole bien connu des gens qui cheminent vers Compostelle. Devenu au Moyen-Âge un des « trois grands pèlerinages de la Chrétienté » avec ceux de Jérusalem et de Rome, le chemin de Compostelle reste un périple emblématique qui attire plus de deux cent mille pèlerins chaque année avec une forte croissance ces dix dernières années.
Plus généralement, la coquille Saint-Jacques est aussi une représentation de la marche chrétienne. Car si les côtes de Galice regorgent de ces mollusques marins à la coquille caractéristique, l’itinéraire qui y conduit et la plupart des points de départ de tous ces pèlerins ne connaissent pas ces créatures merveilleuses. Pourtant, ils se mettent en route en quête de cet ailleurs !
C’est ainsi que les croyants de tous les temps avancent en terre inconnue. Car la foi en Dieu est « une manière de posséder déjà ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités que l’on ne voit pas »[1] encore. Attirés par « une patrie supérieure »[2], ils ne peuvent se complaire de l’état existant d’un monde aride et froid, sans amour et sans justice.
Ils cheminent donc, curieux de découvrir où la foi, l’espérance et l’amour les conduira. Et même, s’ils ne voient pas la réalisation de toutes les promesses, ils continuent d’espérer, de progresser et de saluer, même de loin, cette terre pacifiée où il fait bon vivre.
[1] Hébreux 11, 1
[2] Hébreux 11, 16