Cœur abaissé, cœur apaisé
« Je vous le déclare : celui-ci redescendit chez lui justifié, et non l’autre, car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. » (Luc 18, 14)
Dans la tradition de l’art chrétien, les quatre évangélistes sont symbolisés par des figures animales et humaines inspirées des visions du prophète Ezéchiel et de l’Apocalypse de Jean. Matthieu est représenté par l’homme ailé, symbole de l’incarnation du Christ. Marc est représenté par le lion ailé, évocation du Christ dans le désert. Luc est figuré par le taureau ailé, image du sacrifice du Christ. Jean, quant à lui, apparaît sous la forme de l’aigle, symbole de la divinité du Christ. Trois d’entre eux représentent l’abaissement du Christ et un seul l’élévation. C’est un signe…
Jésus n’a pas cherché à se faire l’égal de Dieu[1]. Il s’est vidé de lui-même.
En racontant la parabole du pharisien et du collecteur des taxes, l’intention de Jésus est d’inciter ceux qui « croient faire la volonté de Dieu et méprisent les autres » à un déplacement. En effet, se persuader d’être juste et mépriser les autres va de pair.
Contrairement au pharisien, le collecteur des taxes n’est pas dupe. Conscient de ses insuffisances et de ses travers, il baisse les yeux comme pour se regarder en face. Il implore alors le Dieu de miséricorde et s’en remet à sa grâce qui justifie.
Son besoin de l’autre, du Tout-Autre, à la fois proche et lointain, s’exprime dans une prière toute pauvre. Il se laisse rejoindre et justifier par cet Autre grâce auquel il peut devenir un meilleur humain.
Son cœur abaissé devient un cœur apaisé.
[1] Philippiens 2, 6