Souffler le chaud et le froid

« Mes amis, eux, m’ont trompé comme un ruisseau sec ; comme le lit des torrents qui devrait couler. D’abord, ils deviennent troubles à cause de la glace et ils grossissent par la fonte des neiges. Puis, à la saison sèche, ils se tarissent ; quand il fait chaud, ils s’assèchent sur place. » (Job 6, 15-17)

Le drame de l’histoire de Job n’est pas seulement dû aux malheurs qui le frappent. L’ambiguïté et les discours creux de ses amis sont navrants. Ils soufflent le chaud et le froid. Leurs tentatives d’explication sur l’origine du mal dans une logique rétributive, trouble et assèche leur amitié. Ils se prétendent experts, mais ne savent rien. Les bonnes intentions leur font manquer le but. En se prenant pour les défenseurs de la cause divine, l’amour se tarit.

Quoi de plus décevant qu’un ami qui nous laisse tomber quand ça va mal ? S’il pense être notre ami en nous assénant des vérités toutes faites, quelle tromperie ! « Celui qui est éprouvé a droit à la bonté de son ami, même s'il a abandonné la foi en Dieu. »[1]

La fonte des glaciers et les rivières qui s’assèchent sont une triste réalité. Mais le réchauffement et la crise climatique devraient nous faire réfléchir à une autre réalité tout aussi préoccupante : la solidarité et l’amour qui reculent et se refroidissent.

En parlant des événements douloureux et des crises qui allaient frapper l’humanité dans le futur, Jésus disait déjà : « Le mal se répandra à tel point que l'amour d'un grand nombre de personnes se refroidira. »[2]

Ne nous méprenons pas, le plus grand danger qui guette l’humanité est sans doute le refroidissement de la bonté et de la miséricorde !

[1] Job 6, 14

[2] Matthieu 24, 12

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