Fin de l’abondance. Pour qui?

« Voici ce que me fit voir le Seigneur Dieu : une corbeille de fruits d’été. Il dit : Que vois-tu, Amos ? Je répondis : Une corbeille de fruits d’été. » (Amos 8, 2)

La terre donne ses fruits et tout le monde devrait pouvoir en profiter. Malheureusement, l’avidité et la malhonnêteté des hommes contreviennent trop souvent aux règles vitales d’un commerce équitable et bafouent toute justice.

Au temps du prophète Amos, les inégalités criantes étaient légion. Malgré une apparente prospérité, le royaume d’Israël s’était détourné d’un ensemble de règles qui devaient permettre la vie en communauté. Ce droit institué par Dieu garantissait l’existence des plus faibles et protégeait les plus menacés.

La vision d’une corbeille de fruits mûrs peut faire penser à l’opulence de certains. Mais elle sonne surtout le glas d’une société du profit à tout prix. « La fin a mûri pour Israël, mon peuple » dit le Seigneur par la bouche de son prophète. La rapine, la spéculation et la fourberie des marchands qui « faussent les balances pour tromper », « augmentent » artificiellement « le prix », « achètent les petites gens » et « vendent même le déchet du blé » ne sont pas sans conséquence. L’enrichissement sans limite des uns pousse inexorablement les autres vers la pauvreté. Amos annonce que l’impunité « des marchands avides » arrive à terme.

Le journaliste Antoine Menusier, dans son commentaire à propos du discours de rentrée du président français Emmanuel Macron, a parlé d’une « déclaration aux accents prophétiques ». Lors du conseil des ministres du 24 août dernier, celui-ci a décrété « la fin de l’abondance » et « de l’insouciance ». Pour qui ?

Si seulement les possibles pénuries et autres privations à venir pouvaient ouvrir les yeux des nations occidentales ! Le temps est mûr pour établir un nouveau contrat social pour plus d’équité, redéfinir des règles du droit qui protègent vraiment les plus menacés et limite les profits. Il n’est tout simplement pas acceptable que certains mènent un train de vie démentiel, pendant que d’autres subissent les affres de la faim ou du changement climatique.

Précédent
Précédent

WEBINAIRE avec François Caudwell

Suivant
Suivant

À qui la faute?