Fin des hostilités ?

« …pour réconcilier avec Dieu les deux en un seul corps, par la croix, en tuant par elle l’hostilité. » (Ephésiens 2, 16)

La haine, l’hostilité et les divisions au sein de la communauté humaine semblent un mal endémique, impossible à éradiquer. Les oppositions et les conflits violents loin de diminuer s’accentuent un peu partout, même dans nos démocraties et jusque dans l’Église.

En cause notamment le travail de mémoire. Celui-ci est censé permettre la transmission et l’appropriation de l’histoire dans une perspective de construction citoyenne. Il est malheureusement le plus souvent déficient si ce n’est absent. Et comme les hostilités et les guerres d’autrefois, malgré une paix apparente, n’ont pas tuer la haine, elles ressurgissent inexorablement.

Les chrétiens ont eux aussi souvent la mémoire courte et sont oublieux. En écrivant aux Ephésiens, l’apôtre incite donc ses lecteurs : « Souvenez-vous… »[1]

Autrefois le mur de séparation entre Juifs et non-Juifs était infranchissable. La ségrégation privait les uns du droit de cité en Israël, d’accès aux alliances de la promesse, les laissant sans espérance. En Jésus-Christ, non seulement le mur de séparation a été détruit, mais l’hostilité aussi.

La signification de la croix du Christ n’est rien de moins que l’anéantissement de la haine entre les humains. « Car c’est lui qui est notre paix. »[2] Dans sa personne, homme et Dieu réunis, un seul homme nouveau apparaît. En Christ une nouvelle humanité est inaugurée. Elle naît chaque fois que par l’union au Christ, des personnes cherchent à (r)établir et maintenir la relation par la force de l’amour qui résiste à toute violence. Souvenons-nous-en !

[1] Ephésiens 2, 11

[2] Ephésiens 2, 14

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