Puissance cosmique

« Celui qui façonne les montagnes, qui crée le vent, qui révèle à l’homme quel est son dessein, qui, des ténèbres, produit l’aurore, qui marche sur les hauteurs de la terre, il se nomme le SEIGNEUR, le Dieu de l’univers. » (Amos 4, 13)

La fin de la guerre froide avec la chute du mur de Berlin en 1989 avait pu laisser augurer d’une ère de paix et de fraternité entre les peuples. On constate aujourd’hui avec effroi qu’il n’en est rien. « L’histoire et l'expérience enseignent que les peuples n'ont absolument rien appris de l'histoire. » Une fois encore, la célèbre phrase du philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel se confirme tragiquement.

Entre les années 760 et 750 avant Jésus-Christ, un prophète judéen laïc délivre un message redoutable visant à frapper les consciences. Des inégalités criantes règnent partout ; les droits des humains sont bafoués ; l’équité et la justice établies par Dieu au sein de son peuple comme ciment de la vie en communauté sont malmenées[1]. Et tous les peuples sont concernés par les revendications du prophète de Dieu.

Le message d’Amos est entrecoupé par trois hymnes[2] à la gloire du Créateur. La puissance cosmique de YHWH[3] est rappelée comme avertissements solennels de la prééminence de sa force. L’orgueil des humains et des nations est un poison destructeur. Mais leurs puissances économiques, militaires, politiques, religieuses ne peuvent résister à celle du Créateur. Il « touche la terre, et elle s’effondre. »

« Cherchez-moi et vivez ! »[4] dit le Seigneur. Un appel toujours actuel à revenir à la seule posture qui convient à l’humain : celle du chercheur de l’infini, de chasseur d’étoiles, de petit terrien en quête du Vivant, de grain de poussière animé du Souffle qui l’a engendré.

[1] Amos 5, 7

[2] 4, 13 ; 5, 8-9 ; 9, 5-6

[3] Tétragramme du Dieu d’Israël, l’être ineffable que l’on prononce parfois « Yaweh »

[4] 5, 4

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