Sans protection contre le froid

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Ils passent la nuit tout nus, sans habit, sans protection contre le froid. (Job 24, 7)

Job s’insurge et se révolte contre les injustices de la société de son temps. Les pauvres, la veuve et l’orphelin sont privés de ressources et jetés à la rue par des pratiques iniques, des propriétaires indélicats, des nantis qui préfèrent qu’on « écarte les pauvres du chemin », qu’on les « force à se cacher » (v. 4). Et le pire est que « Dieu ne prête pas attention à ces actes écœurants ! » (v. 12).

Il est si facile d’accuser Dieu pour les injustices alors que nous sommes participants d’un système qui les entretient. L’épreuve de la perte, du manque, l’expérience du rejet et de la marge ouvrent les yeux du pauvre Job sur ses propres inconséquences et incohérences. Lui, autrefois riche propriétaire, prospère, écouté et respecté de tous, se retrouve privé de tout. Lui qui prétendait être du côté des justes, découvre que l’injustice n’a pas de frontière, que le mal ne se concentre pas sur quelques boucs émissaires qui donnent bonne conscience à tout le monde à peu de frais[1].

L’injustice existe et le mal aussi. Mais au bout de l’impuissance, une autre voie est possible : « Sois vainqueur du mal par le bien. »[2] Job a osé emprunter un chemin nouveau pour passer de la révolte au pardon, du désir de vengeance à l’intercession.


[1] Frédéric de Coninck, Sur les routes d’une sagesse nouvelle. Le livre de Job, Editions Emmaüs, p. 66, 1999

[2] Romains 12, 21

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