Une porte ouverte
Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre et personne ne pourra fermer, celui qui ferme et personne ne pourra ouvrir : Je connais tes œuvres. Voici j’ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut refermer... (Apocalypse 3, 7-8)
Le pouvoir est entre les mains de celui qui a la clé. Les clés de la ville appartiennent au maître des lieux, à celui qui possède l’autorité sur la cité. La symbolique de la clé est bien connue et même si aujourd’hui on parle davantage de code, de lecteur biométrique, de serrure électronique et de badge, le principe demeure. Le pouvoir d’ouvrir et de fermer les portes n’appartient pas à n’importe qui. Autrefois aux mains des rois, princes et seigneurs, les clés sont toujours l’apanage des puissants.
L’Apocalypse est un livre à l’esprit subversif. Celui que l’auteur présente sous les traits du Saint, du Véritable et du Vivant n’est autre que l’homme de Nazareth. Jésus-Christ – c’est de lui dont il s’agit – est l’antithèse du pouvoir et de la domination. Sans apparence et sans éclat, méprisé et abandonné, maltraité, il n’a pas ouvert la bouche.[1] Celui qui n’a pas commis de violence, qui n’avait pas de fraude dans la bouche, a été frappé et exclu de la terre des vivants par leur brutalité. Mais c’est bien lui, le Serviteur souffrant, le juste, qui apporte la justice pour une multitude de gens en se chargeant de leur culpabilité. Il a mis devant eux une porte ouverte que personne ne peut refermer.
En nous rangeant du côté de ceux qui ont peu de puissance et de force, en persévérant à nous attacher à Sa justice sans chercher à nous faire justice nous-mêmes, nous serons toujours au bénéfice de Celui qui a la clé de l’histoire et de la grâce d’une porte qu’il a ouverte pour nous.
[1] Référence à Esaïe 53