Pas de miracle!

« Comme Jésus s’en allait, au sortir du temple, ses disciples vinrent lui en faire remarquer les constructions. Mais il leur répondit : Vous voyez tout cela ? Amen, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » (Matthieu 24, 1-2)

Lors d’un récent voyage à Pise, j’ai une fois encore pu admirer ces merveilleux édifices de la Piazza dei Miracoli (« place des Miracles »). Érigés à partir du onzième siècle, la cathédrale, le baptistère et la célèbre tour penchée, forment un ensemble quasi surréaliste et magnifiquement préservé au cœur d’une ville presque banale. Construit en marbre blanc de Carrare, ce centre religieux et touristique est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Autant dire que les foules se pressent toujours pour contempler ces belles pierres !  

Autrefois, l’annonce par Jésus de la destruction du majestueux temple de Jérusalem sema le trouble parmi ses disciples : « Quand cela arrivera-t-il ? » lui demandèrent-ils, inquiets. Et dans la réponse qui avait suivi, une série d’avertissements et de signes pas vraiment rassurants… Jésus n’était-il pas le messie attendu ? Celui qui devait rétablir la royauté, la gloire d’Israël et sauver son peuple de l’oppression ?

Sans doute que les miracles n’ont pas toujours lieu ou du moins pas ceux que nous attendons. Aujourd’hui aussi, les bonnes nouvelles se font rares. Pourtant, comme au temps de Jésus, beaucoup dépend du regard que nous portons sur les choses et des bruits qui parviennent à nos oreilles. Prenez garde aux faux-christs, avertissait-il. Gardez-vous de vous alarmer mais persévérez ! Veillez et priez ! Car la « bonne nouvelle du Règne sera proclamée par toute la terre habitée ; ce sera un témoignage pour toutes les nations. » (Mat. 24, 14)

Les royaumes terrestres s’affaissent et finissent par être renversés. Mais la bonne nouvelle du Règne ressemble à du levain qu’on introduit dans la farine, jusqu’à ce que tout ait levé[1]. Heureux l’artisan de paix, avisé et digne de confiance qui fait humblement son ouvrage. Le Messie lui fait confiance pour poursuivre la construction d’une maison commune pour toute la terre habitée, pour donner à manger à tous au sein d’une humanité réconciliée.

[1] Matthieu 13, 33

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