Attente patiente

« C’est ainsi qu’après une attente patiente Abraham a obtenu ce qui lui avait été promis. » (Hébreux 6, 15)

L’attente d’un train peut s’avérer longue et fastidieuse. Pour satisfaire une clientèle exigeante et souvent pressée, les chemins de fer fédéraux ont déployé une batterie de moyens de communication pour informer les voyageurs, quasiment en temps réel, des retards et autres suppressions de train. Utile mais insuffisant pour réduire la grogne de certains usagers.

Dans une société où la ponctualité est une valeur morale et où l’exactitude est la politesse des rois, le « client-roi » peine à supporter l’attente prolongée et la frustration qu’elle génère. Or, l’attente patiente est du plus grand intérêt, car elle peut ancrer en nous une espérance solide et sûre pour notre âme.[1]  Encore faut-il écouter attentivement cette voix venant du ciel !

À l’image d’une ancre qui est jetée d’un navire pour atteindre les profondeurs et offrir un amarrage solide capable de résister à la houle, l’attente patiente traverse la surface des situations insatisfaisantes, menaçantes ou difficiles pour atteindre des profondeurs insoupçonnées d’espérance et de confiance.

Si le retard d’un train vous plonge dans les eaux tumultueuses de l’agacement et du mécontentement, souvenez-vous que l’attente patiente de la réalisation d’une promesse de salut et de paix peut vous amener à toucher le fond sur lequel s’ancre une espérance solide.

Au centre du témoignage déchirant et douloureux du livre de Job retentit cette parole : « Je sais bien, moi, que mon rédempteur est vivant, et qu’il se lèvera, le dernier… »[2] Dans toutes vos attentes, écoutez l’encouragement du prophète Osée : « Connaissons, cherchons à connaître l’Eternel ! Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la dernière pluie qui arrose la terre. »[3]

[1] Hébreux 6, 19

[2] Job 19, 25

[3] Osée 6, 3