Bon appétit !

« A quoi bon dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, votre labeur pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez donc, écoutez-moi, et mangez ce qui est bon ; que vous trouviez votre jouissance dans des mets savoureux : tendez l’oreille, venez vers moi, écoutez et vous vivrez. » (Esaïe 55, 2-3a)

« Il n’y a pas de mal à se faire du bien » est une expression française passablement prisée du monde occidental et de sa culture hédoniste[1]. La question qu’on peut se poser : « est-on seulement capable de savoir ce qui fait vraiment du bien ? » Et si notre jouissance passagère faisait plus de mal que de bien ? Si elle cachait en réalité une autre faim ?

La connaissance de ce qui est bon ou mauvais est le leurre utilisé par le serpent en Eden[2]. Depuis, et compte tenu de l’état de la société humaine, rien ne laisse penser que les humains soient aptes à en juger !

Pourtant, un appel venu du fond des âges retentit : « Holà ! vous tous qui avez soif ! Venez vers l'eau, même celui qui n'a pas d'argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! »[3]

Même sans argent et sans labeur, hors de toute conception économique basée sur le mérite et la jouissance à tout prix, ceux qui savent écouter cette Parole goûteront aux mets les plus succulents qui soient. Les saveurs subtiles, les notes harmonieuses, les touches sensibles et exquises de l’amour Agape et de la rencontre du Vivant leur sont promises. Alors, bon appétit !

[1] Du grec hedone qui signifie « plaisir » en référence à une déesse de la mythologie grec.

[2] Genèse 3, 5

[3] Esaïe 55, 1