Chez le potier…
Debout, Jérémie ! Descends chez le potier, c’est là que je te ferai entendre ce que j’ai à te dire. (Jérémie 18,2)
La poterie nous enseigne la persévérance. Les mains du potier malaxent, façonnent et transforment l’argile jusqu’à obtenir l’objet désiré. De commencements en recommencements, le potier prend son temps. Son projet se réalise petit à petit, prenant forme sous ses mains habiles. Douceur et fermeté, sensibilité et force, tendresse et consistance s’accordent dans des gestes précis et répétés. Il ne lâche pas son morceau d’argile dans le but de réaliser une poterie telle qu’il lui plait de la faire.
L’enseignement reçu par Jérémie est riche de sens. L’infidélité du peuple d’Israël peut conduire à un échec, à la catastrophe annoncée. Mais les jugements du Seigneur sont indissociables d’un nouveau commencement. Lorsque la méchanceté, l’avidité et l’injustice semble avoir le mot de la fin, que la poterie ne donne pas le sujet souhaité, le potier recommence.
« Debout Jérémie ! » dit le Seigneur. Va voir chez le potier, descends dans son atelier. Tu découvriras le savoir-faire et le savoir-être d’un artisan. « C’est là que je te ferai entendre ce que j’ai à te dire. » Ce retour au réel, au concret est indispensable pour entendre la Parole. « Le choc du réel[1] » est à la fois la confrontation à la réalité d’un échec, d’une catastrophe et celle d’un nouveau commencement.
[1] Gérard Siegwalt, « La réinvention du nom de Dieu », Labor et Fidès, 2021