Conversion éco-spirituelle

Pourquoi as-tu défoncé ses clôtures, que tous les passants y grappillent ? Le sanglier venu de la forêt la ravage, les bêtes des champs la broutent. (Psaume 80, 13)

L’aménagement du territoire et les questions de territorialité humaine et animale sont des notions qui ont connu d’énormes bouleversements depuis la révolution industrielle[1]. La transition démographique[2] qui s’est opérée à peu près à la même période et la transformation de l’agriculture ont accru la pression sur les territoires dévolus aux différents acteurs et habitants de la terre.

Au point qu’aujourd’hui, on constate une dégradation des habitats de toutes les espèces vivantes jamais atteinte auparavant. L’humain, en particulier, se révèle incapable de gérer consciencieusement, de respecter et de partager l’espace avec les autres espèces.

Le psalmiste s’indignait que la vigne du Seigneur, c’est-à-dire le peuple et le territoire d’Israël, se trouve envahi par toutes sortes de passants et de ravageurs impurs. Mais conscient de l’égarement fautif du peuple, le leitmotiv du psaume est cette expression que la TOB[3] traduit par « fais-nous revenir. »

Nous avons urgemment besoin de revenir à de meilleurs sentiments et donc à Dieu pour sortir de notre indifférence et de notre arrogance criminelle. Si nous voulons pouvoir continuer de vivre sur la seule planète que Dieu a créée pour que nous l’habitions en harmonie avec les autres, prions comme le psalmiste : « Pose ta main sur l’homme qui est à ta droite, et sur le fils d’homme qui te doit sa force. Alors, nous ne te quitterons pas ; tu nous feras vivre et nous invoquerons ton nom. »[4] Et emboitons le pas d’une conversion éco-spirituelle !

[1] XIXe siècle

[2] Ce processus historique explique pour l'essentiel le décuplement de la population mondiale de 1800 à 2050

[3] Traduction Œcuménique de la Bible

[4] Ps. 80, 18-19