Dans nos obscurités…

« La lumière brille dans l’obscurité, et l’obscurité ne l’a pas arrêtée. » (Jean 1, 5)

Jour après jour, l’obscurité gagne du terrain grignotant quotidiennement trois minutes de lumière. À croire que les ténèbres vont finir par gagner.

De même, notre monde s’obscurcit et traverse des heures sombres où la parole est laissée aux armes. La voix des artisans de paix semble s’éteindre peu à peu. La dramatique logique de la guerre et de la confrontation armée paraît l’emporter un peu partout.

De passage à l’église de la Réconciliation à Taizé, on se souvient que lors de son inauguration, il y a un peu plus de cinquante ans, frère Roger avait écrit ces mots : « Ceux qui viennent à Taizé cherchent, consciemment ou non, un objet qui les dépasse. S’ils nous demandent du pain, irions-nous leur offrir des pierres à contempler ? Après être venus dans cette Église de la Réconciliation, plutôt que d’emporter le souvenir des murs, puissent-ils se rappeler l’appel à la réconciliation et en faire le pain quotidien de leur vie. » Et il poursuivait : « Ce n’est point par hasard que l’inauguration de l’Église de la Réconciliation a été fixée au jour de la fête de la Transfiguration. Nous devons en effet nous rappeler que le Christ opère son œuvre de transfiguration en nous et chez le prochain. Il convertit les plus profondes résistances qui s’opposent à la réconciliation. Il pénètre, peu à peu, de sa lumière les plus opaques de nos ombres. »

L’espérance chrétienne est vitale dans notre monde. En effet, elle apporte ce message ultime que l’obscurité ne peut pas arrêter la lumière. Le Verbe de Dieu qui est la vie et la lumière pour les êtres humains est venu dans le monde. Certes, « le monde ne l’a pas (encore) reconnue. Elle est venue dans son propre pays, mais les siens de l’on pas accueillie. Cependant, à tous ceux qui l’ont reçue… »[1]

Puissions-nous continuer de recevoir la lumière du Christ et son appel à la réconciliation et en faire notre pain quotidien.

[1] Jean 1, 10b-11