D’Elim à Mara
« Ils arrivèrent à Mara ; mais ils ne purent pas boire l’eau de Mara, parce qu’elle était amère. » (Exode 15, 23)
Doit-on se préparer à une pénurie d’eau en Suisse ? Le Conseil fédéral vient d’adopter un rapport sur la sécurité de l’approvisionnement en eau. L’an dernier, ce même Conseil fédéral lançait un plan de mesure pour une eau propre. Dans un pays qu’on nommait parfois le « château d’eau de l’Europe », la question de l’eau ne semblait pas devoir poser problème. Tant et si bien qu’on s’est habitué à la consommer allégrement. Aujourd’hui, on gaspille même cette ressource naturelle essentielle à la vie. La Suisse figure dans le peloton de tête de la consommation domestique avec plus de 250 litres d’eau par personne et par jour !
Changement climatique, sécheresse, gaspillage et pollution de l’eau, autant de facteurs que nos autorités se doivent d’examiner de près pour que la population continue à avoir accès à cette ressource vitale. Et cela risque bien à terme de faire des mécontents !
Dans la Bible, l’épisode des eaux de Mara et d’Elim marque le début de l’itinéraire du peuple d’Israël dans le désert. Vite oublié le chant de délivrance entonné au sortir du passage de la mer, le peuple fait face à un manque d’eau dès le troisième jour de marche. Arrivé à Mara, l’eau qu’ils trouvent est impropre à la consommation. « Qu’allons-nous boire ? » réclame le peuple à son dirigeant Moïse. Le déficit hydrique inquiète… Le mécontentement gronde… Le peuple maugréé…
Heureusement, Moïse connaissait l’adresse de l’Expert de tous les experts. Il cria vers Dieu et celui-ci lui indiqua un remède qu’il jeta dans l’eau et celle-ci devint douce ! (Ex. 15, 25) Le Seigneur utilise Moïse pour donner des prescriptions et des règles au peuple. Et les remèdes préconisés servent à guérir.
Après avoir connu « Elim », l’endroit des douze sources d’eau, il se peut que nous nous apprêtions à traverser « Mara », le lieu de l’eau amère. Apprendrons-nous le contentement et la confiance en celles et ceux qui cherchent des remèdes au défi actuel ou rouspéterons-nous de ne plus pouvoir profiter des bienfaits d’autrefois ?
Paul, le prisonnier, écrivait à ses amis de Philippe suite à un don reçu de leur part : « Je sais vivre humblement comme je sais vivre dans l'abondance. … à être dans l'abondance et à être dans le manque. Je peux tout en celui qui me rend puissant. »[1]
[1] Philippiens 4, 12-13