Des trônes et des rois

« Les divans étaient d’or et d’argent, sur un pavé de porphyre, de marbre, de nacre et de marbre noir. » (Esther 1, 6b)

Le palais de Xerxès Ier, roi des Mèdes et des Perses, à Suse la capitale fut le théâtre d’un grand banquet en plein air qui dura sept jours. L’objectif était de montrer la glorieuse richesse de son règne et la somptueuse splendeur de sa grandeur. Le jardin du palais était richement décoré et composé uniquement d’objets et de matériaux les plus précieux. Rien n’était trop beau pour la glorification de Xerxès !

Ce récit rapporté dans le livre d’Esther met en scène, la destinée hors du commun de cette orpheline devenue reine et qui sauva son peuple d’un génocide. Cet écrit occupe une place particulière dans la tradition juive et il est parmi les plus connus. L’histoire d’Esther et la rédemption de son peuple sont commémorées chaque année à la fête de Pourim.

Elle illustre en quelque sorte la stratégie d’un Dieu qui agit de façon « cachée », selon les commentateurs juifs qui attribuent ce sens au nom « Esther ». En effet, Esther devenue reine cacha son origine juive sur le conseil de son oncle et tuteur Mardochée. L’héroïne agira avec sagesse et courage et elle obtiendra une grande libération pour son peuple menacé d’extermination.

À l’image d’Esther, Dieu ne se laisse pas impressionner par le machisme, le despotisme et la splendeur des puissants de ce monde et de leur règne. Dieu agit « en voilant sa face » pour sauver son peuple.

« Ce qui est faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort »[1] écrira l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe. « Car… ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. »[2] La bonne nouvelle est annoncée par Marie, la mère de Jésus, dans son cantique avec ces mots : « il a fait descendre les puissants de leurs trônes, élevé les humbles. » Ne nous y trompons pas, Dieu choisit toujours la faiblesse !

[1] 1 Co 1, 27

[2] 1 Co 1, 25

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