Hostilité…

La vache et l’ourse auront un même pâturage, leurs petits une même couche ; le lion, comme le bœuf, mangera de la paille. (Esaïe 11, 7)

Le règne animal est soumis au principe de la sélection naturelle, de la chaîne alimentaire et donc de la prédation. La diversité dans la création est non seulement une merveille. Elle est aussi devenue synonyme d’hostilité. Le loup et l’agneau, la panthère et le chevreau, le veau et le lionceau, la vache et l’ourse, le lion et le bœuf, le petit d’homme et le serpent, autant d’oppositions entre un prédateur et sa proie.

Les interrelations entre les êtres vivants ne sont pas seulement un sujet de préoccupation contemporain. Dès le commencement, cette question est présente. Le jardin d’Éden est l’archétype d’un ensemble cohérent où chacun est créé pour vivre avec les autres en harmonie. Pourtant, dès l’origine, l’équilibre dépend du respect d’une parole adressée à l’humain par le Créateur : « Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. »[1] La parole témoigne d’une relation d’altérité et de liberté entre la créature et Son Créateur. « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. »[2]

Le non-respect d’une parole entendue et la rupture de la confiance engendrent l’hostilité. « Je mettrai de l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui mordras le talon. »[3]

Et malgré tout, l’Ecriture indique par la bouche des prophètes l’avènement d’une ère messianique de réconciliation, de concorde et de rétablissement de la confiance. L’histoire va vers un accomplissement et non vers le chaos. Le règne du Christ produit déjà cette transformation du caractère de l’homme, et changera finalement la création tout entière[4]. C’est donc bien de nos choix et de nos comportements que dépend la « nouvelle terre » dans laquelle la diversité ne sera pas synonyme d’hostilité, et où le faible sera le complément, et non la proie du fort.

[1] Genèse 1, 28

[2] Genèse 2, 16-17

[3] Genèse 3, 15

[4] Romains 8, 19 s.

Précédent
Précédent

Un mal limité

Suivant
Suivant

Extinction? Restez éveillés!