Les temps et les moments…

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Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez de la puissance quand l'Esprit saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. (Actes 1, 7-8)

À quoi ressemblera l’été 2021 ? Pourra-t-on partir en vacances ? Quand seront levées les restrictions liées à la pandémie ? Ces questions qui taraudent beaucoup de monde laissent entrevoir la soif tout humaine de connaître « les temps et les moments ». Prévoir, planifier, anticiper sont des caractéristiques de l’esprit humain. Ces questionnements cachent aussi un autre penchant : la sauvegarde de ses propres intérêts.

La question des disciples de Jésus qui amène à la réponse lue en préambule concernait le rétablissement de la royauté en Israël. Ces hommes étaient eux aussi préoccupés par un « retour à la normale » dans leur pays. On devine également cette tendance à vouloir privilégier sa propre nation et les intérêts de son groupe ethnique. Rien de nouveau sous le soleil, donc. Les réflexes identitaires, nationalistes et souverainistes ne datent pas d’aujourd’hui.

Mais Jésus, l’homme de Nazareth, le Ressuscité du matin de Pâques, continue de renverser les conceptions humaines et les principes d’une prétendue normalité. « Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments », ni de vous inquiéter du rétablissement d’une situation qui vous serait favorable.

Au contraire, la force de l’Esprit qui anime le disciple de Jésus le pousse à dépasser ses intérêts propres et ses préoccupations temporelles. En effet, il devient témoin d’un martyr qui s’est défait de sa vie pour la donner aux autres[1]. Et cette bonne nouvelle d’un amour vainqueur de la méchanceté et de la mort ne peut se limiter aux frontières nationales. On ne peut se l’accaparer. L’Évangile réclame d’être diffusé à tout le monde. Être et agir dans la force de l’Esprit du Christ est un mouvement qui voyage jusqu’aux extrémités de la terre.


[1] 1 Jean 3, 16

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