L’homme du lac
« Jésus monta dans la barque, retraversa le lac et se rendit dans sa ville. » (Matthieu 9, 1)
Les couleurs et les ondulations d’un plan d’eau varient constamment. Un lac est un changement continu. Cette masse liquide jouant le miroir transformant est également imprévisible, opaque et menaçante parfois. Elle ne laisse pas tranquille.
L’Évangile raconte les pérégrinations de l’homme de Galilée autour et par-delà le lac de Tibériade. Celui-ci sert de décor au récit de la vie publique de Jésus, de ses miracles et enseignements, de ses guérisons et délivrances. Le lac est aussi le théâtre d’une tempête apaisée, de détresses et de frayeurs qui débouchent sur une invitation à la confiance.
L’Évangile est le récit mouvementé du Fils de l’homme, un homme intranquille qui n’a pas un endroit où reposer sa tête.[1] Mais la royauté d’amour et de libération des opprimés qu’il annonce et exerce, suscite étonnement et crainte. « Quelle sorte d’homme est-il ? »[2] Jésus, le Fils de Dieu, ne laisse pas tranquille la bien-pensance. À ceux qui veulent le suivre sur le chemin de la vie véritable, il propose comme seul bagage la confiance.
Dans un monde changeant où « les conflits et les crises sont en pleine croissance »[3], l’appel de Jésus-Christ à le suivre est un encouragement à embarquer avec lui pour une traversée de ce lac imprévisible, opaque et menaçant qu’est notre monde. « Courage, j’ai vaincu le monde »[4] disait Jésus à ses disciples.
[1] Matthieu 8, 20
[2] Mt 8, 27
[3] Pascale Baeriswyl, ambassadrice de la Suisse à l’ONU.
[4] Jean 16, 33