Partir…

Lorsqu’il apprit que Jean avait été arrêté, Jésus se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capernaüm, ville située près du lac... (Matthieu 4, 12-13)

Les circonstances qui poussent les gens à quitter un endroit pour s’établir ailleurs peuvent être diverses et variées. L’adversité, l’opposition voire l’oppression sont parmi ces causes. Cela fut le cas pour Jésus de Nazareth. Celui que ses concitoyens considéraient comme « le fils de Joseph » a fait l’amère expérience de l’hostilité. Il a compris qu’ « aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays. »[1] Surtout lorsqu’on ne correspond pas aux attentes ou aux critères nationalistes.

La mission de Jésus, le Messie, dépasse largement la seule nation juive. C’est entre autres choses ce qu’on lui reproche. En se rendant dans ce qu’on appelait « la Galilée des nations », le Christ se dirige vers l’accomplissement de la promesse.

La bonne nouvelle de Jésus-Christ ne peut jamais être cantonnée à un territoire, une communauté particulière, une nation sainte. Elle est envoi, élan et vent qui souffle où il veut, partout où se trouvent encore des pauvres, des captifs, des aveugles, des opprimés.[2] Ne cherchons pas à l’enfermer dans nos conceptions trop étroites, nos chapelles « dénominationnelles », nos idées nationalistes ou ethnocentriques.

Partir, quitter sa patrie, son lieu d’origine, sa propriété peut être un élan de vie salutaire. Cela permet notamment d’aller vers sa vocation d’humain, vers l’accomplissement de cette humanité nouvelle révélée en Christ. Une humanité sans frontières qui est « rencontre » et « relation » avec son prochain, différent, étranger et néanmoins cohéritier d’une même promesse, à savoir que « le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et sur ceux qui étaient assis dans le pays, dans l'ombre de la mort, une lumière s'est levée. »[3]


[1] Luc 4, 24

[2] Luc 4, 16-30

[3] Matthieu 4, 16

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