Sauvetage en mer
« Qui est donc cet homme ? Même le vent et la mer lui obéissent. » (Marc 4, 41)
Une mer démontée, des vents violents, il n’en faut pas davantage pour menacer la vie d’hommes embarqués sur une frêle embarcation. En 2021, plus de 3000 personnes migrantes ont disparu en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe. C’est le double de l’année dernière. Faisant appel à des passeurs, ces désespérés prennent place sur des embarcations de fortune, des barques saturées ou des bateaux gonflables usés.
« Maître, cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir ? »[1] Dans le contexte décrit ci-dessus, la question des disciples de Jésus apparaît soudain glaçante. Les reproches de ces hommes à leur maître endormi à la poupe de la barque résonnent à nos oreilles d’humains endormis. « Cela ne te fait-il rien ? »
Eh bien si, la vie de ses compagnons compte pour le fils de l’homme. Et malgré son humanité ou plutôt grâce à son humanité, il ne reste pas impassible face à l’appel. Non seulement, il exerce son autorité pour menacer le vent et dire à la mer : « Silence ! Tais-toi ! » Mais il incite encore ses disciples effrayés à la confiance.
Faire confiance à l’autorité de Jésus, n’est-ce pas reconnaître que le Créateur veut et peut agir aussi à travers notre humanité pour le sauvetage de nos prochains ? En Jésus-Christ, une nouvelle humanité s’est réveillée d’entre les morts. Une nouvelle humanité solidaire, affranchie des systèmes de domination et d’oppression est possible. Emmanuel, Dieu avec nous, nous ouvre la voie de la liberté pour aimer notre prochain comme nous-mêmes ; la voie de l’égalité et de la justice pour tous ; la voie de la fraternité et du partage.
Si la voie à travers la mer reste une menace pour de nombreuses personnes aujourd’hui, la voie tracée par Jésus, le Christ, est ouverte et accessible à tous ceux qui se laisseront réveiller afin que leurs semblables (re)trouvent la foi.
[1] Marc 4, 38