Traverser les frontières
« Jonas sortit de la ville et s’arrêta à l’est de Ninive. Là il se fit une cabane à l’abri de laquelle il s’assit. Il attendait de voir ce qui allait se passer dans la ville. » (Jonas 4, 5)
Le livre de Jonas dans la Bible raconte l’histoire d’un prophète d’Israël qui est envoyé par Dieu à Ninive, la mégapole assyrienne. L’Assyrie était l’ennemi juré du peuple juif. Dans un premier temps, Jonas refuse de se rendre à Ninive et s’embarque pour une destination opposée. Le prophète d’Israël craint sans doute de perdre la face aux yeux d’un peuple hostile aux Assyriens. Il ne souhaite surtout pas que la miséricorde du Dieu d’Israël s’exerce envers les Ninivites !
Il est plus facile de s’abriter dans sa cabane bâtie avec les poutres de sa propre justice et lambrisser d’un nationalisme rassurant en attendant de voir Dieu ou nos armées « nettoyer » le territoire de nos prétendus adversaires !
Aujourd’hui, les nationalismes, exacerbés par les tensions internationales et les conflits en cours, ont le vent en poupe. Le message du livre de Jonas est de première importance. Les replis identitaires et les régressions nationalistes sont contraires au message biblique et évangélique. L’universalisme de la miséricorde divine est récurrent dans l’Écriture.
La dix-septième Assemblée de la Conférence Mennonite Mondiale vient de se terminer en Indonésie. Elle avait pour thème « Suivre Jésus ensemble à travers les frontières ». Lors de la cérémonie d’ouverture, Tim Geddert commentait la rencontre entre la femme syro-phénicienne et Jésus[1]. « C’est un portrait de qui est Dieu, un Dieu qui entend les cris suppliants de ceux qui sont dans le besoin et qui franchit les frontières dans une réponse de grâce généreuse. Jésus a été le plus grand passeur de frontières. »
À nous de lui emboîter le pas !
[1] Marc 7, 24-30